Les jeunes s’intéressent de nos jours à l’entrepreneuriat comme alternative aux différentes crises sociaux, culturelles, politiques et économiques que traverse l’Afrique et surtout sa jeunesse. L’entrepreneur culturel c’est celui qui met en œuvre une nouvelle combinaison qui a pour résultat quelque chose de nouveau et apprécié dans la sphère culturelle où l’acteur qui participe à la création ou à la transformation d’un produit à forte valeur esthétique ou symbolique.
C’est pour coutilier les jeunes professionnels et entrepreneurs culturels togolais et aiguiser davantage leurs sens à l’entrepreneuriat que l’Association Heinrich Klose en collaboration avec d’autres organisations culturelles notamment l’Association Afrik Demain, a initié et mis en œuvre la formation internationale en entrepreneuriat culturel avec le soutien de l’Institut Korê des Arts et Métiers de Ségou (IKAM). Cette formation s’inscrit dans le cadre général de la convention de partenariat existant l’Association Heinrich Klose et l’IKAM et dans le cadre plus spécifique du programme d’activités de la Communauté des MAAYA Entrepreneurs dont l’Association Heinrich Klose est coordinateur et Chef de file au Togo.
La formation internationale en entrepreneuriat culturel qui s’est déroulée du 22 au 26 avril 2019 a eu pour thème « MAAYA ET DEVELOPPEMENT PAR NOUS-MEMES ».
Notons que le Maaya est un concept intégral d’humanité basé sur la relation entre l’individu et la communauté. C’est un mode de vie, une attitude, une façon de faire basée sur l’humanisme, la civilité et le respect de l’autre. C’est une qualité essentielle pour l’être humain dans la société malienne et dans la plupart des sociétés africaines notamment togolaises. Ainsi, l’incarnation des valeurs du Maaya traduit la volonté à œuvrer pour une bonne gouvernance, un style de management communautaire, la prise en compte de la gestion des ressources humaines et le développement d’un modèle économique, toutes choses qui favorisent une meilleure structuration des entreprises et les inscrivent dans la durée.
L’entrepreneuriat Maaya est un modèle entrepreneurial avec des objectifs multiples combinant les valeurs spécifiques communautaires appelées Maaya (terminologie malienne) avec les concepts généraux de l’entrepreneuriat pour servir la communauté. Il construit, fabrique et diffuse les biens et services en se basant plus sur les stratégies, les ressources humaines, les richesses et les savoirs locaux.
Ce modèle a été initié en 2005 avec succès dans le cadre du Festival sur le Niger par Mamou Daffé, Directeur dudit festival, et son équipe.
L’entrepreneuriat MAAYA est régi par trois (03) principes cardinaux :
- Le Principe Communautaire
- Le Principe Entrepreneurial
- Le Principe de durabilité
La première formation internationale sur l’entrepreneuriat culturel Maaya organisée à Lomé vise à outiller les entrepreneur culturels, les Promoteurs et opérateurs culturels, Professionnels de médias et journalistes culturels, Responsables de communication sur les événements culturels, Responsables de projets et de services financiers des organisations culturelles, Chargés des affaires culturelles des secteurs publics, Responsables et gestionnaires d’équipements culturels, à la pratique entrepreneuriale en s’inspirant du modèle entrepreneurial Maaya.
Plusieurs modules ont été abordés. Il s’agit entre autres de : management culturel, techniques de mobilisation de ressources et de partenariats (FUNDRAISING), communication et marketing d’événement culturel, droit d’auteur et droits voisins, contrat d’artiste, obligations contractuelles, etc. Ces modules ont été animés par d’éminents formateurs internationaux et nationaux « DIARRA Bourama (Mali), MAYITOUKOU Luc (Sénégal), Tam Akim Tutu (Togo), GNANDI Evan (Togo), YAKANU Léonard (Togo), TADEGNON Noel (Togo) et FARE Marthe (Togo).
Les participants venus de plusieurs pays de l’Afrique (Burkina Faso, Mali, Sénégal, Congo, Côte d’Ivoire et Togo) ont un véritable cadre de brassage riche en culture.
Le rendez-vous est pris pour l’année prochaine avec une nouvelle programmation thématique sur l’entrepreneuriat culturel.
Par Prisca DEKPAHOMA
Chargée de Communication à AHK